Recel de vol : tout ce que vous devez savoir

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Avez-vous déjà acheté un objet sans vraiment vous interroger sur son origine ? Vous êtes-vous demandé si posséder un bien volé, même sans être l’auteur du vol, pouvait vous exposer à des sanctions pénales ? La prudence est de mise, car en droit belge, le recel de vol est un délit grave. Il s’agit de détenir, de dissimuler, de transmettre et/ou de tirer profil d’un bien volé, tout en sachant son origine frauduleuse. Lorsqu’une personne est accusée de recel ou victime du vol d’objets recelés, elle doit prendre connaissance et comprendre les tenants et les aboutissants de cette infraction. Il est conseillé de faire appel à un avocat en droit pénal pour bénéficier d’un appui juridique et se faire représenter au besoin.

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À RETENIR : Quelles sont les conséquences juridiques du recel de vol en droit belge ?

Voici les principales conséquences juridiques du recel de vol en droit belge :

  • Le recel de vol est puni par l’article 505 du Code pénal belge, avec des peines de prison allant jusqu’à 5 ans et des amendes pouvant atteindre 50 000 euros.
  • Une condamnation entraîne l’inscription au casier judiciaire, impactant la vie professionnelle et personnelle.
  • Les peines peuvent être aggravées en cas de récidive ou si les biens sont considérés comme culturels.
  • En cas de recel aggravé, des peines plus sévères peuvent être appliquées, notamment en cas de commission en bande organisée.

Dans les quelques lignes suivantes, vous trouverez toutes les informations nécessaires sur le recel de vol, ses conséquences juridiques et les recours possibles.

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Qu’est-ce que le recel de vol ?

L’article 505 du Code pénal en Belgique définit le recel de vol comme étant l’acte de dissimuler, de détenir ou de transmettre un objet, tout en sachant qu’elle provient d’un crime ou d’un délit de vol.

Il est important de distinguer le vol du recel de vol.

  • Le vol est le fait de s’accaparer frauduleusement un bien appartenant à autrui.
  • Le recel de vol est le fait de tirer profit de ce bien après le délit de vol initial. Une personne peut être coupable de recel, même si elle n’a pas participé au vol.

Trois éléments constitutifs de l’infraction sont prévus par loi pour déterminer le recel de vol :

  • Le bien doit provenir d’un vol, c’est-à-dire qu’il est acquis à l’issue d’une infraction de vol, caractérisée par la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui.
  • Vous devez avoir connaissance de l’origine frauduleuse du bien, c’est-à-dire que vous avez conscience qu’il s’agit du fruit d’un vol.
  • Vous êtes l’auteur d’un acte de dissimulation, de détention ou de transmission sur le bien volé. Il peut s’agir de le revendre ou de l’utiliser pour en tirer des bénéfices.

Quelles sont les peines encourues pour le recel de vol ?

Le recel de vol est sévèrement sanctionné en droit pénal. L’auteur du recel et/ou l’auteur principal du vol encourt :

  • Une peine d’emprisonnement de 15 jours à 5 ans selon la gravité du recel.
  • Une amende pouvant aller de 100 à 50 000 euros. La peine dépendra de la valeur du bien recelé et des circonstances aggravantes. Il peut être question d’association de malfaiteurs, d’abus de confiance ou de fonction, de violences ou menaces ou de récidive. Le recel habituel ou professionnel, ainsi que la vulnérabilité de la victime si elle est mineure ou s’il s’agit d’une personne âgée ou handicapée sont aussi des circonstances aggravantes.
  • Une confiscation du bien recelé et, dans certains cas, une interdiction professionnelle ou des sanctions complémentaires, selon la gravité des faits, le casier judiciaire du prévenu et la nature des biens recelés.

Le recel peut concerner une grande variété de biens, notamment :

  • Objets de valeur : bijoux, montres de luxe, œuvres d’art.
  • Véhicules : voitures, motos, bateaux ou navires.
  • Matériel électronique : téléphones, ordinateurs, tablettes.
  • Produits de luxe : vêtements de marque, sacs de créateurs.
  • Biens issus de vols en entreprise : matériel informatique, équipements industriels.
  • Marchandises diverses : denrées alimentaires, produits électroniques grand public.
À noter :
Lorsqu’une personne est condamnée pour recel de vol, cette condamnation est inscrite au casier judiciaire. Elle aura de lourdes conséquences sur sa vie personnelle et professionnelle. En effet, une personne qui a un casier judiciaire peut rencontrer des difficultés pour trouver du travail, obtenir un prêt auprès de la banque, et même pour entrer dans certains pays, comme la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, et l’Australie.

Il est néanmoins possible d’atténuer ces conséquences, en faisant appel à un avocat pénaliste. Ce dernier vous assistera pour demander une réhabilitation ou l’effacement de votre casier judiciaire. Cette alternative est encadrée par la loi, et soumise à de nombreuses conditions.

Pour demander la réhabilitation du bien volé, il faut remplir ces conditions :

  • Identification du bien : Le bien doit être clairement identifié et prouvé comme étant la propriété de la victime, que ce soit par des documents ou par des témoignages.
  • Confiscation ou saisie du bien : Le bien doit être confisqué ou saisi dans le cadre de l’enquête. Si le bien a été saisi par la police ou retrouvé après le vol, il sera restitué à la victime si aucune autre procédure judiciaire ne l’empêche.
  • Absence de droit de propriété du receleur : Si le bien a été revendu ou transféré à une autre personne, cette dernière sera aussi obligée de rendre le bien si elle ne l’a pas acquis de bonne foi.
  • Possibilité de réparation financière : Si la restitution du bien est impossible, la victime peut demander une indemnisation financière pour la valeur du bien volé.

En droit belge, plusieurs conditions doivent être remplies pour l’effacement du casier judiciaire, notamment :

  • Le délai écoulé depuis la condamnation : Il faut qu’un certain délai se soit écoulé après la condamnation, généralement entre 5 et 10 ans, en fonction de la nature de l’infraction et de la peine prononcée.
  • L’exécution de la peine : Le demandeur doit avoir purgé sa peine de manière complète, y compris les amendes ou les travaux d’intérêt général.
  • Bonne conduite : Le demandeur doit prouver qu’il a mené une vie conforme à la loi depuis la condamnation, sans autre infraction pénale.
  • Le caractère de la condamnation : Les peines plus graves, comme les peines de prison de longue durée, peuvent rendre la réhabilitation ou l’effacement plus difficile à obtenir.
  • L’absence de récidive : La demande de réhabilitation peut être refusée si la personne a commis une nouvelle infraction après la condamnation initiale.

Comment se défendre en cas d’accusation de recel de vol ?

Si vous êtes poursuivi pour recel de vol, il est essentiel de faire appel à un avocat pénaliste. Ce dernier pourra élaborer une stratégie de défense adaptée à votre situation et s’appuyer sur plusieurs arguments juridiques reconnus :

1. L’absence de connaissance de l’origine frauduleuse

Vous devez démontrer que vous ignoriez que le bien avait été volé. Plusieurs éléments peuvent appuyer cette position :

  • Témoignages confirmant votre bonne foi.
  • Factures, certificats d’authenticité ou échanges de vente prouvant une acquisition régulière.
  • Historique de possession ou documents attestant d’une transaction licite.

2. L’absence d’intention criminelle

Le recel nécessite une intention frauduleuse. Si vous prouvez que vous n’aviez pas l’intention de dissimuler ou de profiter d’un bien volé, vous pouvez écarter la qualification pénale.

3. L’erreur légitime sur l’origine du bien

Si vous pensiez, de bonne foi, que le bien était acquis légalement – par exemple via une vente entre particuliers ou un site réputé – et que rien ne laissait supposer une origine illicite, cela peut être un argument de défense.

4. La bonne foi

Un contexte d’achat ou de réception en toute confiance (relation familiale, transaction transparente, absence de prix anormalement bas) peut renforcer votre position.

5. La prescription du recel de vol

Le délai de prescription est de 5 ans à compter du dernier acte de recel. Toutefois, ce délai peut être prolongé, notamment si le bien continue d’être utilisé ou dissimulé. Un avocat pourra analyser si ce délai est dépassé dans votre situation.

Pourquoi faire appel à un avocat en droit pénal ?

Le recel de vol est une infraction complexe nécessitant une défense bien structurée.

Vous êtes accusé de recel ?

Être accusé de recel de vol peut entraîner de lourdes conséquences : peine de prison, amende, casier judiciaire entaché, confiscation de biens… Face à une telle situation, l’assistance d’un avocat pénaliste est indispensable. Il peut :

  • Vous conseiller sur vos droits et les risques juridiques.
  • Contester les preuves, démontrer votre ignorance de l’origine frauduleuse ou l’absence d’intention criminelle.
  • Préparer un dossier solide avec des éléments à décharge.
  • Plaider en votre faveur pour limiter les sanctions ou obtenir un classement sans suite.

Si vous êtes victime d’un vol dont les objets ont été recelés

En tant que victime, vous pouvez aussi faire appel à un avocat pour :

  • Porter plainte et déclencher une enquête.
  • Vous constituer partie civile dans le cadre de la procédure pénale.
  • Revendiquer la restitution de vos biens ou demander des dommages-intérêts.
  • Être accompagné dans les démarches pour prouver votre droit de propriété.

Le recel de vol entraîne des conséquences graves et les risques encourus sont élevés. Un avocat spécialisé en droit pénal est essentiel pour protéger vos droits et vous défendre dès les premiers soupçons.

POINTS CLÉS À RETENIR

  • Le recel est la détention ou l’utilisation d’un bien volé en connaissance de son origine frauduleuse.
  • Les sanctions peuvent aller jusqu’à 5 ans de prison et une amende de 50 000 euros, avec des peines aggravées en cas de circonstances particulières.
  • Une condamnation pour recel peut entraîner une inscription au casier judiciaire, des difficultés professionnelles et des poursuites civiles.
  • Il est possible de se défendre en prouvant l’absence de connaissance de l’origine frauduleuse ou la bonne foi lors de l’acquisition du bien.

Articles Sources

  1. belgium.be - https://www.belgium.be/fr/justice/victime/plaintes_et_declarations/types_d_infractions
  2. actualitesdroitbelge.be - https://www.actualitesdroitbelge.be/droit-penal/droit-penal-abreges-juridiques/l-infraction-de-blanchiment/l-infraction-de-blanchiment

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